J'ai testé pour vous : Scheherazade
Tous les 5ème vendredis du mois, c’est soirée « One-shot » aux Enfants de R’lyeh. Une fois n’est pas coutume, j’avais décidé de jouer. Selon un rituel bien établi, les MJs présentent leur jeu en haut de l’escalier qui surplombe la salle. 10 MJs se succèdent, les 9 premiers prennent la parole : du classique (D&D5…), du fait maison et du moins classique (Mon Petit Poney, Eclipse Phase,…). Puis arrive Momo, en retard ou plutôt en avance selon ses critères , qui propose Scheherazade, le jeu pour jouer dans les 1001 Nuits.
Je suis pourtant l’actualité rôliste d’assez près mais je n’ai jamais entendu parler de ce jeu. Momo explique que ce jeu a pour objectif d’émuler les contes. On y joue dans un califat imaginaire très inspiré du califat abbasside. Préparant depuis quelque temps un jeu sur un thème proche, j’ai opté pour participer à cette partie.

Scheherazade est un jeu en anglais d’un auteur et d’un éditeur italiens. Il est disponible en pdf et en pod sur drivethru. Il existe un quickstart gratuit disponible sur le site de l’éditeur et sur Drivethru.
Les personnages sont typiques de l’ambiance des contes : petit voleur des rues , caravanier, marchand opulent, chasseur de goules, … Pour la partie, Momo nous a proposé différents prétirés, charge à nous ensuite de les relier à Aziz, boutiquier de Bagdad se lançant dans le grand commerce. Pour ma part, j’étais Abbas, le chasseur de goule, frère de Aziz. Il y a aussi les enfants de Aziz, le fils caravanier et la fille mystique combattante, ainsi que l’ancien petit voleur des rues adopté par le généreux patriarche et un dresseur de serpents qui nous accompagne partout.
Le personnage se caractérise par 6 attributs. Toute action se résoud par le lancer d’un nombre de d6 égal à la somme de 2 attributs, tous les dés de 4 à 6 sont des succès. Le maître de jeu ne lance pas de dé, il fixe une difficulté ou le niveau (LvL) de l’adversaire. Chacun des personnages disposent d’un ou plusieurs pouvoirs spéciaux ou objets magiques qui permet de bien le différencier.
Le jeu est également conçu pour laisser aux joueurs la possibilité d’introduire des contes dans le scénario pour se sortir de différentes situations. Nous n’avons pas eu le temps ou pas l’occasion de tester cette règle dans la partie. Elle est conçue pour simuler l’imbrication des contes dans les 1001 nuits.
Le scénario nous amène dans le désert pour que Aziz conclue un accord avec des bédouins. Nous tombons sur les ossements d’un groupe mais les marchandises semblent neuves alors qu’il ne reste que des squelettes des caravaniers à part un gars en cours de décomposition qui agonise. S’ensuit un combat avec des morts vivants, les pouvoirs de mon perso font merveille mais ils s’épuisent vite.
Au campement, nous sommes reçus comme des princes par les bédouins et la fille très libre du chef. Alors que la négociation débute pour de bon, le campement est attaqué par des créatures faites de sable. Nous devons arrêter au milieu du combat, il est 3 h du matin dans la vraie vie.
L’expérience est un peu courte pour juger le jeu, mais j’ai aimé la simplicité des règles qui n’empêchent pas d’avoir des personnages très personnalisés. En effet, les pouvoir et objets, la granularité des attributs, permettent d’avoir des personnages très différents les uns des autres.

L’attrait de l’univers vient de son enracinement dans le médiéval arabisant mais il y a mille manière de le traiter. De l’historique avec plus ou moins fantastique (Légendes des 1001 nuits, l’extension Assassins de Miles Christi) au monde imaginaire avec un parfum oriental (Capharnaüm, al-Qadim), les variations peuvent être nombreuses. Le modèle retenu est ici celui des 1001 nuits avec un califat islamique certes imaginaire mais très inspiré de celui de Harun al-Rachid, le califat imaginaire. Le fantastique est très présent, aussi bien dans les pouvoirs des personnages que dans l’univers. Les illustrations sont naïves, un Disney sous stéroïdes, et illustrent le côté fantastique.

En conclusion, le jeu a l’air sympathique avec des règles simples et élégantes qui semblent bien coller avec l’ambiance et le propos du jeu. Il faudrait un test un peu plus long pour voir ce que Scheherazade a dans le ventre.