Dernières lectures rôlistes
Voici un petit retour sur mes dernières lectures rolistiques. J’ai mis à jour également les articles qui pouvaient être associés, ceux de Nautilus, des scénarios de l’Appel de Cthulhu ou de la gamme Tales from the Loop.
A thousand thousand islands
A thousand thousand islands est une production rôlistique malaisienne. Je parle d’une « production » car il ne s’agit ni d’un jeu, ni d’un univers, ni d’un système. Il s’agit d’une série de petits livrets présentant chacun un lieu, un morceau d’univers fantastique inspiré par les légendes, la géographie et le folklore de l’Asie du Sud-est. Pour être précis, c’est en particulier centré sur l’imaginaire du monde malais (Malaisie & Indonésie) préislamique. Ils ne comportent aucun élément de système de jeu.
L’auteur en a produit à ce jour 8, j’ai acquis d’occasion les 4 premiers auxquels s’ajoutent des cahiers de dessins et un essai sur les monstres malais, les hantu. Pour vous donner une idée de l’ambiance des lieux, le premier livret décrit, Mr-kr-gr une ancienne grande cité, qui fut maudite par les dieux et dont les ruines abritent une communauté dirigée par les crocodiles. Le deuxième nous parle d’une cité où l’on vénère les félins, le troisième d’une communauté entourée d’une forêt profonde hantée par les liches et la quatrième d’une haute vallée surplombée par un château où vivrait une belle reine immortelle.
Les descriptions sont très courtes, utilisant un vocabulaire recherché mais concis. On évoque plus qu’on ne décrit. Le ton est assez fantastique : les animaux y ont un esprit et parfois dirigent les hommes, une femme peut s’accoupler avec une épée, il existe des sorts très divers comme pour pouvoir manger de la fiente de chat, les esprits et les dieux interagissent avec les humains. Vous trouverez un exemple ci-dessous qui est représentatif du type de description et du niveau de fantastique. Les illustrations sont de type « ligne claire » et ont le grand mérite de bien représenter les sujets décrits.
Il y beaucoup d’idées dans ces livrets et c’est assez dépaysant. J’ai beaucoup aimé les lire. Maintenant, vais-je les utiliser dans le cadre d’un jeu de rôles ? J’ai eu l’idée il y a quelques années de créer un univers inspiré de l’Asie du Sud-est mais je me suis vite rendu compte que ma connaissance du sujet était trop limitée pour que ce soit intéressant. Je ne connais aucun jeu sur le thème pour lesquels ces livrets pourraient être utiles. Alors qu’en faire ? J’ai pensé à Oltréé. Dans une satrapie insulaire et tropicale vaguement inspirée du royaume de Srivijaya, ces livrets pourraient constituer des hexagones particulièrement savoureux. Mais bon pour l’instant, j’ai rangé Oltréé dans un coin.
Les Ombres de Léningrad
J’ai terminé la lecture des scénarios des Ombres de Léningrad et complété l’article associé. J’ai eu très peur après le premier scénario qui ne m’a pas plu : trop classique avec des éléments scénaristiques qui ne me plaisent pas du tout et un choix de présentation de l’intrigue par les lieux qui me rebute. Mais finalement les deux autres, même s’ils souffrent de défauts m’ont donné envie de les jouer. Je poursuis avec la (re)lecture des Masques de Nyarlothotep. Comme je l’ai faite jouer il y a deux ans d’après une version antérieure, je me demande comment je vais aborder la lecture : en diagonale en m’attachant aux différences ou la relire entièrement en faisant un retour par livret ?
Hors du temps
Le plat de résistance du supplément « Hors du temps » est une petite campagne composée de 3 mystères précédés par une présentation globale de l’intrigue. Le thème de cette campagne est le voyage dans le temps. C’est un thème ultra casse-gueule en jeu de rôle du fait des paradoxes temporels. D’ailleurs, j’ai eu beaucoup de difficultés à la lecture du chapitre préliminaire à comprendre l’intrigue et surtout les liens temporels présentant la campagne. Cependant, au travers des mystères, c’est devenu assez limpide et je pense parfaitement jouable.
En résumant la campagne (attention spoiler), une scientifique du loop a créé une machine dotée d’une IA permettant de contrôler le temps. Les enfants sont confrontés dans le premier mystère à la disparition d’animaux domestiques et assistent à une étrange scène de crash sur le lac Malar. Dans le deuxième mystère, ils participent à un camp de vacances et se réveillent dans le corps d’autres enfants 20 ans plus tôt. Dans le dernier mystère, des bulles temporelles apparaissent partout autour du Lac Malar. L’IA de la machine est devenue folle et veut s’émanciper de tout contrôle humain quitte à détruire le monde. Les enfants parviendront-ils à empêcher cela ?
J’ai beaucoup aimé cette campagne qui parvient à traiter un sujet périlleux et complexe avec la simplicité à hauteur d’enfant réclamée par le thème du jeu.
Le supplément se termine par un mystère complet et par des mini-mystères. Je ne les ai pas lus.
Le petit supplément « Livret Aventures » (46 pages) se compose de deux parties : un scénario détaillé « L’or des Atlantes » et un chapitre appelé « Tous sur le Pont » réunissant des synopsis. Je ne vous parlerai pas des synopsis. J’ai beaucoup de mal à lire ces formats courts et à en retenir quelque chose. Je les ai laissés de côté pour une éventuelle utilisation future.
« L’or des Atlantes » se déroule sur la base arrière du Nautilus, l’île Lincoln. Je le trouve vraiment très sympathique, il mêle deux thèmes intéressants : l’Atlantide et le rejet de l’isolement réclamé à l’équipage du Nautilus. Il se présente comme une enquête avec un dénouement qui peut amener sa part d’action. Je pense qu’il se joue sur une séance.