J'ai lu plein de trucs cet été

Publié le par Arii Stef

Je vous fais de petits retours sur mes lectures estivales. Préparation de campagne, temps libre et plage me permettent de varier les plaisirs : il y a du jeu de rôle bien sûr, mais pas que ! Je vais vous parler de Fading Suns , de 2012 Extinction, de Guillaume le Conquérant, de Jean d’Ormesson (si si !), de Point Nemo et du premier roman Dark Sun.

Fading Suns – Livret du joueur 3ème édition

En vue de la préparation d’une campagne de Fading Suns, j’ai décidé de lire la deuxième édition française de Fading Suns (3ème vo me semble-t’il). Je l’avais acquis à vil prix et elle traînait depuis un moment dans ma ludothèque sans que je ne l’aie même ouverte. Elle a en effet mauvaise réputation : pleine de coquilles de traduction et n’apportant pas beaucoup vis-à-vis de l’édition précédente. De plus, le guide du meneur n’a pas été traduit. Néanmoins, les règles de la première édition française ont quelques faiblesses d’équilibrage : la gestion des dégâts, le trop grand nombre de compétences, les caractéristiques d’esprit très basses…

La lecture de cette édition fut une bonne replongée dans l’univers de Fading Suns. La présentation des différents éléments de l’univers et notamment des factions réussit le tour de force d’être à la fois synthétique et complète. Malheureusement, côté règles, je n’ai pas trouvé que les règles traitaient ce qui me peinait dans la précédente édition : les dégâts sont toujours aussi compliqués, un porteur de bouclier énergétique avec synthésoie est toujours aussi invulnérable, les compétences sont toujours trop nombreuses, les caractéristiques d’esprit opposés (exemple : Introverti / Extraverti) sont remplacées par des caractéristiques simples.

Je l’ai donc reposée et je ferai mes propres modifications de règles. J’y puiserai peut-être pour regarder des points de règles particulières (pouvoirs théurgiques, psychomancie…).

Des scénarios Cthulhu

J’ai lu les Masques de Nyarlathotep dans sa première version Sans Détour, un gros morceau ! J’en parle ici.

2012 Extinction

Les mayas n’avaient pas prévu l’apocalypse en 2012 pour rien. Les personnages des joueurs sont les agents d’un service d’action de l’ONU un peu inutile. Ils assistent à un congrès à Moscou quand d’étranges et violents tremblements de terre touchent la capitale russe. Ce jeu de rôles de la collection « Clefs en main » propose une campagne haletante où les personnages devront éviter la fin du monde. 2012 Extinction, c'est de l’action à grand spectacle et du rythme.

J’avais entendu beaucoup de bien de ce jeu et j’ai trouvé à la lecture que la réputation est justifiée. En termes de système et de présentation de l’intrigue, le jeu joue la carte de la simplicité et de l’efficacité. Cela pourra dérouter ceux qui aiment des présentations plus étoffées et plus fouillées.

Guillaume le Conquérant - Paul Zumthor

Il s’agit d’une biographie assez ancienne (l'auteur est décédé en 1995) du célèbre Duc de Normandie qui a conquis l’Angleterre en 1066. Le livre est bien écrit et comme on a finalement pas mal de détails sur cette époque, l’auteur n’est pas obligé de combler des trous ou de faire des ellipses. Le début du livre dépeint la période de XIème siècle d’une manière peu en accord avec la vision moderne du Moyen Âge. Les auteur smodernes ont tendance à relativiser le caractère anarchique et arriéré autrefois imputé à la civilisation de l’époque. La pauvreté, la dépopulation, les inégalités sociales et le recul des techniques y est ici mis en avant.

Ce qui m’a le plus marqué dans ce livre et sur le personnage de Guillaume le Conquérant, c’est l’incroyable instabilité politique et l’état de guerre constant qu’il a vécu en Normandie après le décès de son père. Ce sont révoltes, assassinats et coups tordus à tous les étages : les personnages de Game of Thrones sont des petits joueurs.

Cette lecture m’a vraiment donné goût à cette époque et à l’opposition entre Normands et Anglo-saxons. Aura-t-elle suscité chez loi l’envie d’acquérir Medium Aevum, de faire une chronique normande pour Ars Magica ou de jeter un œil sur Sherwood ? Peut-être…

La Gloire de l’Empire - Jean d’Ormesson

J’aime lire de temps à autre des auteurs « classiques » que je n’ai jamais lus. J’avais trouvé le premier roman (en 2 tomes) de Jean d’Ormesson chez Emmaüs. Il se nomme « La Gloire de l’Empire » et l’auteur nous y narre l’histoire d’un empire imaginaire et de son plus illustre conquérant Alexis. C’est étrange, je n’imaginais pas Jean d’Ormesson s’amusant dans un registre imaginaire. L’exercice auquel se livre Jean d’Ormesson relève d’une discipline chère aux écrivains de Fantasy et de sf : la création d’un monde et de son histoire. L’auteur s’amuse beaucoup à tisser des liens avec des lieux et des événements réels sans qu’on ne sache jamais vraiment les localiser dans le temps ou dans l’espace, sans savoir s’il s’agit d’une version inspirée de la réalité ou une fantasmagorie.

Malheureusement, le récit est sévèrement gâché par la tendance de l’auteur à étaler sa culture et à cabotiner. Il passe son temps soit à faire des apartés sur ce que pense tel auteur réel de tel personnage ou scène imaginaire de son roman, soit à montrer qu’il connaît tel auteur ou tel sujet historique, soit à imiter le style d’anciens historiens. J’ai trouvé ça très pénible. Une fois c’est drôle, mais la répétition du procédé m’a fait sortir de mes gonds et a failli me faire poser le livre avant la fin. Je pense que c’est le seul d’Ormesson que je ne lirai jamais.

Point Nemo – Philippe Tessier

Un nouveau roman dans l’univers de Polaris est sorti cette année, je ne pouvais que l’acheter et le lire. Petite surprise, on passe des complots planétaires et des conflits mondiaux des précédents romans à un récit centré sur la survie d’une base perdue de l’OESM (l’ONU des fonds marins).

Le sujet a donc moins d’ambition du point de vue de l’univers du jeu mais j’ai néanmoins aimé le récit. Pour capter l’ambiance du jeu, je pense qu’il est même le plus pertinent des romans de l’univers. L’intrigue n’a rien de sensationnel mais elle est bien menée et plaisante. Je conseille le roman aux amateurs de l’univers.

Le Passage Verdoyant – Troy Denning

Ce roman est le premier roman paru dans l’univers AD&D de Dark Sun. Il s’agit d’un univers désertique qui utilise les races fantastiques et les concepts de Donjons & Dragons mais en les revisitant. La magie est puissante mais épuise la biosphère contrairement aux pouvoirs psioniques très répandus. Les nains sont glabres, les halfelins cannibales et les elfes des nomades malhonnêtes. La vie est centrée sur quelques cités-états comme Tyr qui sont dirigés d’une poigne de fer par des rois-sorciers cruels.

Le roman nous conte la chute de l’un de ces rois-sorciers dans la cité – état de Tyr. C’est aussi le thème du premier scénario de la gamme du jeu de rôle. J’ai deux 2 petites anecdotes amusantes à rapporter sur le sujet. Tout d’abord, j’avais joué les événements du roman sans les avoir lu et les PNJs avaient de notables différences de caractère. On citera Tithian de Mericles qui avait un cœur noble dans mon scénario et un gros salopard dans le roman. Ensuite, le traducteur du roman a choisi des termes différents du traducteur de la gamme jeu de rôle : halfling devient nabot, mûl devient mulâtre, etc…

Sinon, j’ai vraiment aimé l’intrigue de ce premier roman et son rythme. Ce n’est pas de la grande littérature mais c’est très sympathique. Je suis en train de lire le deuxième (La Légion Rouge), c’est beaucoup plus laborieux.

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