Je vous présente : Tales from the Loop

Publié par Arii Stef

Présentation

Tales from the Loop (Tales from the Loop) est un jeu de rôles où l’on incarne des enfants entre 11 et 15 ans dans les années 80. Ils vivent près d’un centre de recherche où il se passe des choses étranges que les adultes ne semblent pas remarquer. Les années 80 de Tales from the Loop sont légèrement uchroniques, elles diffèrent de nos années 80 par le développement de technologies étranges : il arrive d’y croiser des robots ou des machines volantes… mais sinon tout est identique : les postes cassettes, les Amstrad, les premiers jeux vidéo, etc… On pense forcément à la série Stranger Things et aux films de l’époque comme E.T. ou les Goonies. Ce sont des références assumées.

Le jeu nous vient de Suède, il est sorti 2017 en suédois et en anglais. Pour la France, c’est Arkhane Asylum Publishing qui dispose de la licence et qui a sorti le jeu en 2018 après un premier financement participatif réussi. Le jeu est produit par les mêmes auteurs que Mutant Year Zero et publié par l’éditeur Free League très connu pour la 2^ème édition de l’Anneau Unique, pour Alien et plus généralement pour obtenir l’adaptation de grosses licences. Tales from the Loop est un des premiers de l’éditeur, et selon ses auteurs, il a été développé à partir des magnifiques illustrations de Simon Stålenhag (et non l’inverse).

Le système de résolution est emprunté de Mutant Year Zero, le Year Zero Engine, à base de D6. Le joueur lance autant de D6 que la somme de la caractéristique et de la compétence appropriée. Il doit obtenir au moins un 6 pour réussir. Le système de jeu (au sens de la Cellule) comprend beaucoup de dispositifs particuliers au jeu. Quelques exemples : les Enfants (mais pas les adolescents) ne peuvent mourir, les scénarios (appelés Mystère) ont une structure spécifique alternant scène d’aventure et scène du quotidien ou le fait que la scène finale dispose d’un système de résolution spécifique…

Le suivi de gamme a été composé de scénarios et d’une boîte d’initiation et surtout d’un jeu indépendant reprenant le même cadre : Things from the Flood. Par ailleurs, les éditeurs des versions françaises et allemandes ont développé des contextes spécifiques à leur pays.

L’univers

Le livre de base décrit le Loop suédois situé en dessous du Lac Mälar dans la banlieue de Stockholm et celui de Boulder City au Nevada aux Etats-Unis. La géographie des lieux diffère mais le reste est totalement transposable. Pour chaque PNJs est donné le nom suédois et le nom américain. Le Loop français et le loop allemand sont un peu plus spécifique et un peu plus décrit.

Mais la spécificité de l’univers de Tales from the Loop provient de cette description très sommaire : l’univers n’est ni fixe ni émergeant. Le livre décrit des lieux, des objets, un vague historique, mais finalement on ne sait rien du Loop : à quoi il sert, qui le dirige, quelles sont ses personnalités, ce qu’il s’y passe… On ne sait même pas vraiment à quelles choses étranges sont confrontés les enfants. Il n’est pas émergeant non plus : les joueurs peuvent décider d’un certain nombre de points pendant la création de personnages, mais leur apport sur l’univers reste limité à l’entourage de leur personnage. Il s’agit donc bien à chaque MJ de créer « son » Loop, de gérer l’environnement au-delà des scénarios proposés. Cette approche déçoit voire déstabilise plus d’un MJ. Il en contente d’autres. Vous êtes prévenu désormais.

Un autre ressort du jeu est la nostalgie (ou l’altérité pour des joueurs qui n’ont pas connu cette époque) des années 80 et 90 et la nostalgie de l’enfance. Pour les années 80 – 90, l’univers de Tales from the Loop et Things from the Flood mêle la technologie et le mode de vie pré-internet ainsi que la culture geek et une vision un peu rétrofutur de la technologie. Pour l’enfance, le jeu plonge les joueurs, par sa structure en scènes avec une alternance de scènes de la vie quotidienne et d’aventures, dans la thématique du rapport au parent, de la gestion des interdictions et de limite de capacité. L’adolescence dans Things from the Flood est traitée de la même manière mais avec une touche beaucoup plus sombre.

Quels personnages joue-t’on ?

Les personnages sont tous des enfants de 11 à 15 ans pour Tales from the Loop et des adolescents de 15 à 19 ans pour Things from the Flood. Ils se différencient par leurs caractéristiques et leurs compétences mais avant tout par leur archétype : geek, sportif, star de l’école, le dur à cuire, … Le supplément La France des années 80 en ajoute, notamment le rôliste ! Things from the Flood adapte ces archétypes au contexte adolescent : on trouve par exemple le mécano ou le raver.

Dans Tales from the Loop, l’âge correspond au nombre de points à répartir dans les 4 caractéristiques mais en contrepartie les points de chance qui permettent de relancer un mauvais jet de dés sont égaux à 15 mois l’âge de l’Enfant. Ce système est abandonné dans Things from the Flood où tous les personnages ont le même nombre d epoints à répartir et où la chance disparaît.

Les archétypes se différencient par leurs compétences préférées mais surtout par leurs relations avec les autres, leurs problèmes, leurs objets fétiches… Tous ces éléments déterminent le personnage autant que ses caractéristiques et ses compétences. Si l’aspect narratif est primordial, ils ont aussi pour la plupart des conséquences mécaniques en jeu. Par exemple utiliser son objet fétiche permet d’ajouter 2 dés à sa main.

Les personnages forment un groupe, une bande. Les liens qui les lient, leurs ennemis et leur repaire sont définis conjointement. Là aussi, il peut y avoir des conséquences mécaniques. Par exemple, dans Things from the Flood rien ne peut atteindre les Enfants quand ils sont dans leur repaire.

Editions et suppléments

Boîte d’initiation Tales from the Loop : pas acheté, pas lu, il contient des dés et un scénario que beaucoup ont l’air d’apprécier

Livre de base Tales from the Loop : très condensé mais également très complet, superbement illustré, le jeu est magnifique. Il comprend également une mini-campagne de 4 scénarios. Ces 4 scénarios plongent directement dans un fantastique assez fort mais ils sont plutôt réussis. J’en fait un retour de lecture dans le blog.

Ecran Tales from the Loop : une image vaut mieux que de grands mots

Nos amies les machines comprend quelques précisions sur la technologie et surtout une suite de scénarios que je trouve pour ma part fort sympathiques. J’ai notamment fait jouer le premier.

La France des années 80 : c’est mon supplément préféré. J’aime beaucoup le cadre proposé, une petite ville imaginaire à la frontière suisse, bien plus détaillé que le cadre suédois ou américain proposé dans le livre de base et surtout j’aime les scénarios. Je joue souvent le premier en one-shot. Les archétypes supplémentaires sont également intéressants.

Hors du temps : j’ai joué cette campagne dont le thème tourne autour du voyage dans le temps ; j’en fais un retour ici et le résumé se trouve par là. Une vraie réussite ! Je propose également un scénario pour la conclure.

Deutschland in den 80ern : ce supplément sur l’Allemagne (en Allemand) comprend une brève description de la RFA des années 80, un cadre situé dans la région du Taunus et une campagne. Retour de lecture complet par ici.

They grow up so fast : pas encore traduit, il décrit le loop britannique et contient une mini-campagne.

Livre de base Things from the flood : il est très semblable au livre de base de Tales from the Loop dans son organisation, sa charte graphique et son contenu. Il contient également une mini-campagne de 5 scénarios dont le thème est les robots.

La France des années 90 : C’est Caen qui sert de cadre à cette transposition de Things from the Flood dans les années 90. La ville a subi une catastrophe d’origine inconnue dont les stigmates sont encore présents. Le supplément contient également une série de scénarios que j’ai trouvée également excellente (mais très amère comme la plupart des scénarios de ce jeu).