Embrouille de Criticorum 3/5 : la baronnie de Carissey
Et voici la suite de ma campagne pour Fading Suns (voir Episode 1 et Episode 2). Elle conclut la partie de la campagne se déroulant sur la planète Criticorum. Les personnages sont envoyés pour redresser la baronnie de Carissey dont le marquis Delram ad-Dob al-Malik a confié la gestion à son neveu. Entre institutions démocratiques, nobles irresponsables et magouilles guildiennes, ils auront fort à faire. La fin en est très ouverte et propose une piste pour poursuivre la campagne sur une autre planète ...

Acte 2 : Carissey
Le Contexte
Le marquis Delram ad-dob al-Malik a confié la gestion du fief de Carissey à son neveu, le jeune baronnet Khemaïs al-Malik. Celui-ci a toujours vécu de façon assez protégée et sa vision du gouvernement se limite aux fêtes et aux réceptions d’ambassadeurs. Son gouvernement est d’autant plus catastrophique que la situation est tendue autour de la baronnie. La cité-libre d’Isfahan conteste la zone de pêche de la baronnie et attaque la flotte de pêche de Carissey. La pêche est une des principales ressources de Carissey et notamment de la guilde maison des al-Malik appelée Guilde des Piétons.
Présentation de la baronnie
La baronnie de Carissey se trouve sur le continent de xxx, le continent principal de Criticorum. Elle borde la mer intérieure de Tabaristan. Elle est composée de plaines et de collines relativement fertiles mais la population est concentrée pour moitié dans la capitale Tyr. Son climat est de type méditerranéen. Carissey était un fief personnel de Sophia Prajna Al-Malik dont elle a hérité d’un ancien amant reconnaissant. La baronnie conserve des institutions de type démocratique avec un parlement élu qui contrôle les actions du baron.
Note d’ambiance
L’ambiance de Carissey ressemble à celle d’une ville européenne au XXème siècle. Elle est certainement plus conforme à ce qu’attendent les personnages de Criticorum et en contrepoint les nobles et les religieux les plus stricts seront mal à l’aise. Des véhicules à moteur circulent dans les rues, un réseau de téléphone portable couvre la capitale (mais pas au-delà), les bateaux de pêche sont des chalutiers, les banques proposent des cartes de crédit à leurs clients, le servage n’existe pas…
Les factions en présence
Le baronnet et sa cour
Le baronnet Khemaïs et sa cour vivent dans le palais qui domine la capitale, Tyr, et sortent peu en ville. Le baronnet ne se présente que rarement au parlement. Il y envoie son intendant, Tarboun. Il a nommé des ministres parmi ses proches et pris tout un de mesures « décisives » (sic).
Khemaïs al-Malik : Le neveu de marquis Delram est un jeune homme de 25 ans beau et bien habillé. Il n’est pas malhabile à la rapière. En fait, Khemaïs est le modèle type du jeune noble abruti qui ne pense qu’à faire des fêtes et « sauver son âme ». Seul lui importe que son « autorité » ne soit pas remise en cause. Il deviendra méchant s’ils suspectent les personnages de vouloir le destituer ou si ses « prérogatives » (taper comme il veut dans la caisse et nommer des ministres) sont contestées. Il n'est que baronnet mais se fait appeler baron par tous.
Frère Ogon : le confesseur orthodoxe de Khemaïs est plus qu’un prêtre pour le baronnet. C’est son ami intime et ils partagent les mêmes goûts. Frère Ogon est un tantinet mois excentrique et plus religieux, mais cela reste du détail, il est aussi con !
Les ministres : tous les « ministres » viennent de Perleria. Ils sont des chevaliers al-Malik, des enfants bâtards de noble du coin ou des enfants de familles libres ayant réussi. Parmi les ministres citons :
- Keren : ministre de l’intérieur. Il est très efféminé. La mesure phare de son mandat : il a changé entièrement la garde-robe de la police de Tyr. Ils ont désormais de magnifiques uniformes bleu ciel et rose.
- Chevalier Jamil : ministre de la Défense. Quand il parle, ce grand gugus regarde ses pieds avec un air sérieux comme s’il se plongeait dans une profonde réflexion. La mesure phare de son mandat : expurger l’armée de sa technolâtrie pour la rapprocher du Pancréateur. Exit bateaux à moteur, avions de chasse, canons, ils ont été revendus pour s’équiper d’un magnifique voilier des chantiers navals de New Jrusalem et de rapières importées de Teyr
- Kiki : le caniche de Khemaïs a été nommé « Ministre de la Justice ». C’est normalement la dernière instance recours en appel dans la baronnie. Sa nomination évite à Khemaïs qu’il y ait trop d’appels. Quand il y a en a un, c’est l’occasion de bien rigoler.
Raïs Tarboun : l’intendant. Ce baillis doit se plier à toutes les exigences de Khemaïs et y parvient non sans râler. Au départ, il apparaîtra comme une des seules personnes sensées du château. En fait, toutes les folies de la cour de Khemaïs sont financées sur des prêts consentis par … des banques de la cité libre d’Isfahan, avec des taux d’intérêt élevés bien sûr. Raïs n’est pas un benêt, c’est en toute connaissance de cause qu’il trahit son client !
Amusez-vous bien à décrire cette cour et à lui faire faire toutes les extravagances les plus coûteuses qui soient.
Les institutions démocratiques
Vestige de la seconde république, les citoyens de Carissey ont réussi à maintenir des institutions démocratiques avec un parlement. La répartition de pouvoir entre le monarque (ou son représentant) et le parlement est défini dans une constitution. Le parlement a le pouvoir de destituer le représentant du monarque (Khemaïs) par un vote au 2/3 de l’assemblée. L’assemblée comporte 75% d’élus du peuple et 25% de représentants de l’église et des nobles.
Héléna Morwen : Héléna est la présidente du parlement. C’est une femme libre de 40 ans ayant fait carrière en politique. Elle est réellement concernée par le sort de la baronnie et de ses citoyens. Elle désespère de la situation actuelle. Elle a pour l’instant essayé de composer avec Khemaïs en essayant de lui faire prendre des décisions mais en vain. Si elle sent dans les personnages des alliés potentiels, elle est capable d’obtenir un vote du parlement même contre Karim Chems (voir ci-après).
L’évêque Poyo : L’évêque est une bonne grosse anguille, affable avec tous et réconfortant, on ne peut absolument avoir confiance en lui et connaître son vote au Parlement. Pour lui, l’important est que la dîme continue à rentrer.
Malouf al-Malik : Représentant des nobles au Parlement, ce chevalier est un homme cultivé, adepte de la Langue Fleurie et capable de disserter sur l’évolution du système politique de la Baronnie depuis la IIème République. En revanche, pour prendre une décision, il n’y a plus personne !
La Guilde des Piétons
Cette guilde n’est pas vraiment une guilde. C’est une organisation contrôlée par la famille al-Malik, enfin normalement. Elle régit des pans entiers de l’économie. Cette guilde existe dans plusieurs entités politiques al-Malik mais principalement les baronnies de Carissey et de Souria. Son activité la plus rémunératrice est la pêche industrielle. Autant dire que la Ligue Marchande voit d’un mauvais œil cette pseudo-guilde mais compte-tenu que là où règnent les al-Malik les affaires sont florissantes, un modus vivendi s’était jusqu’alors installé. Les attaques de la Cité-libre d’Isfahan sur la flotte de pêche de la guilde des piétons ont changé la donne. Après avoir vainement demandé au baronnet Khemaïs de réagir, Karim Chems le dirigeant charismatique de la guilde des piétons à Tyr a lancé une chasse aux guildiens de la Ligue dans Tyr.
Karim Chems : hybride d’un patron mafieux et d’un syndicaliste, cet homme libre de 45 ans défend bec et ongle les intérêts de son organisation depuis 15 ans. Il est furieux des attaques de la Ligue Marchande : il va perdre de l’argent et risque de sauter en tant que boss de la guilde des piétons. Il lui faut du sang : des commerces pillés, des enfants étranglés et des femmes empalées ! Il siège au parlement où il éructe contre Khemaïs. Il est prêt à mener une révolution ou une guerre contre Isfahan pour récupérer sa mise et garder sa place lucrative. Dans le fonds, il n’a pas tort mais il est outrancier. Les membres de base (capitaines de bateaux de pêche, commerçants, chauffeurs de taxi, etc…) de la guilde le soutiennent tellement qu’il oublie que le dirigeant de la baronnie a la majorité des votes au Conseil d’administration de sa pseudo-guilde. Par contre, un mélange d’autorité et de soudoiement sera efficace pour obtenir un soutien de sa part.
Les voisins
La baronnie de Souria : Cette baronnie est située à l’ouest de celle de Carissey et ressemble beaucoup à sa voisine : elle est dirigée par un al-Malik (le baron Hassan), la guilde des piétons y régit l’économie et elle vit beaucoup de la pêche. Deux différences néanmoins : elle n’a pas encore eu d’affrontements avec sa voisine Isfahan et le baron est compétent et fin politique. Les représentants de Carissey seront toujours bien reçus au palais de Demaskis, avec un grand sourire, du thé à la menthe et une réception rapide. Mais le baron n’est pas prêt à les aider sans contrepartie. Tout d’abord, Hassan al-Malik est opposé à une intervention des forces planétaires : il n’a aucune envie de prêter allégeance à Yusef ibn Rahim al-Malik, le dirigeant planétaire. Il le fera en dernier recours s’il est lui-même attaqué. De manière générale, il ne fera rien qui puisse lui porter préjudice et cherchera à tirer un avantage à toute intervention de sa part. Il dispose d’une armée, de l’appui de l’église mais militairement il ne pourra faire face longtemps à sa voisine Isfahan dans une guerre ouverte.
La cité libre d’Isfahan : La cité-libre d’Isfahan est composée d’une ville portuaire étendue et technologique et de son arrière-pays. Elle appartient à la Ligue Marchande et est dirigée par un Conseil composée de représentants des différentes guildes et de la population. Le Conseil est dominé par la Guilde des Recruteurs, mais à Isfahan les guildes sont assez unies.
Des explorateurs de la guilde des fouinards ont retrouvé il y a quelques mois les ruines d’une cité de la seconde république abandonnée après la submersion de l’île artificielle sur laquelle elle reposait. Cette cité engloutie, Bachchar, se révèle être une vraie mine d’or d’objets presqu’intacts et ce malgré l’âge des reliques. Malheureusement, elle se trouve dans une zone de pêche traditionnellement dévolue à la baronnie de Carissey. La ligue a donc fabriqué un faux document et sur cette base intimidé les bateaux de pêche de la Baronnie. Pour parachever le tout, le conseil utilise Raïs Tarboun pour ruiner les finances de la Baronnie. La réaction importante de la guilde des Piétons n’avait pas été anticipée et le Conseil hésite entre une négociation ou un durcissement de ton.
La baron Omar : Les terres du baron Omar al-Malik bordent la frontière sud-est de Carissey. A des terres pauvres vouées à l’élevage extensif succède une chaîne de montagnes inhabitées. Au-delà de cette chaîne, se trouvent à l’est le désert d’Ahmar et au sud la région de Malik Mohafza où le baron a son domaine. Les habitants n’y sont pas accueillants et le baron ne l’est guère plus. Il se moque de ce qui se passe en mer de Tabaristan, il a une rébellion d’ur-ukar du désert à mater et un inquisiteur (Vertsaule) sur le dos. Il déteste les fouille-merdes, les guildiens, les nobles d’un rang inférieur à lui et les prêtres non-orthodoxes et il n’hésitera pas à les refuser dans son territoire, les insulter, les menacer et les expulser. Il sera un peu plus « conciliant » (ça ne veut pas dire aimable) avec des nobles d’un rang supérieur et des prêtres orthodoxes. Le tableau est « too much » : détrompez-vous, c’est encore pire : Omar dirige un culte antinomique, sacrifie ses serfs et il a l’intention de trucider l’inquisiteur ! Alors si des étrangers l’emmerdent un peu trop, vous imaginez ce qu’il pourra faire d’eux. Les rebelles ukar de son désert sont racistes et violents, ils n'accepteront de travailler comme mercenaires que si leur situation semble désespérée ou pour suivre un ukar charismatique.
La Mosaïque : à l’est de Carissey s’étend une terre riche et vallonnée composée d’une série de petits fiefs détenus par des chevaliers ou des baronnets. Ils font pour la plupart d’entre eux allégeance à des nobles d’Achaeon. Côté militaire : pas grand chose à tirer d’eux, sinon quelques retraités de l’armée planétaire qui se feront un plaisir de resservir la famille.
Événements
Arrivée tumultueuse : Alors que les personnages arrivent à l'aéroport de Tyr, la ville connaît une agitation sans précédent. Suite à la destruction d'un bateau de pêche de Tyr par la cité-état d'Isfahan, la Guilde des Piétons déclenche une grève générale qui dégénère en de multiples agressions contre les guildiens de la Ligue Marchande et leur commerce. L’agora a été saccagée et plusieurs guildiens lynchés. Les familles des guildiens se réfugient au château. Les personnages connaîtront quelques difficultés pour se rendre au château où vit le baron Khemaïs al-Malik : une manifestation bloque l'entrée principale, les taxis sont des membres de la guilde des Piétons et sont donc en grève, il n'y a pas de carrosses à Tyr. Une agence loue des glisseurs à l'aéroport mais compte-tenu de la situation elle a triplé ses prix ; l'agence de location est une succursale de la guilde des fouinards, mais il n'y a pas de petits profits. Il convient d'éviter la ville surtout si des personnages sont identifiés comme guildiens.
Plusieurs solutions s'offrent aux personnages : attendre à l'aéroport que la situation se calme, se rendre au château par des chemins détournés ou convaincre des représentants de la guilde des piétons qu'ils sont là pour les aider et les soutenir. Ces événements n'ont pas pour but dans le scénario de décimer le groupe mais pour leur faire sentir l'extrême tension qui règne dans la baronnie et la nature non-conventionnelle des relations.
Le baron Khemaïs al-Malik n'est pas inquiet de la situation. Il laisse son intendant gérer l'afflux des réfugiés et les relations avec la Ligue, pendant qu'il précise les détails de la prochaine fête donnée pour la nomination d'un nouveau ministre des arts, la dame Kenza al-Malik (sa cousine âgée de 16 ans), qui chante très bien. Ce sera peut-être l'occasion pour les personnages d'effectuer leur première négociation entre les intérêts de la baronnie, les représentants de la Ligue Marchande et les représentants « démocratiques » de la baronnie (Helena Morwen et Karim Chems). Les guildiens réfugiés au château représentent un des seuls atouts du personnage, la Ligue Marchande hésite à les sacrifier sur l'autel de l’exploration de Bachchar.
Séance au parlement : Les représentants du parlement demande à leur baron une action contre la cité-libre d'Isfahan, sous peine d'enclencher une procédure de destitution. S'il est poussé à bout, le baron Khemaïs al-Malik proposera que sa flotte de guerre escorte l'ensemble de la flotte de pêche. La voix du noble du groupe, en tant qu'envoyé du suzerain, sera requise à la tribune et pourra influencer grandement le vote. De cette séance pourra résulter soit dans l'escorte de la flotte, soit dans la destitution de Khemaïs al-Malik. Les personnages pourraient aussi proposer de leur donner un délai pour trouver une solution.
Guerre et paix : Les personnages devraient rapidement se rendre compte qu'Isfahan tient la baronnie par les dettes accumulées et que l'armée de la baronnie ne vaut pas un clou. L'escorte de la flotte débouchera sur un massacre si les personnages n'ont pas trouvé d'alliés puissants (Souria, les forces gouvernementales, la guilde des Auriges d'Ost ou sait-on jamais le baron Omar). Ils devraient également avec un peu d’astuce et d’espièglerie découvrir la trahison de Raïs Tarboun.
Les personnages pourraient sciemment mener leur armée au désastre pour ensuite obliger une tierce-partie à intervenir. Les personnages pourraient aussi céder à Isfahan et détruire la guilde des piétons de l'intérieur contre un apurement des comptes. Ils pourraient aussi négocier la poursuite de la pêche contre la reconnaissance juridique du droit d'Isfahan sur la zone et contre la protection des guildiens réfugiés au château de Tyr.
Enquête à Isfahan : Les personnages devraient rapidement se demander pourquoi les gens d'Isfahan sont aussi méchants. Ils peuvent tenter une mission diplomatique ou une infiltration. Une mission diplomatique sera reçue avec tout le protocole, mais les autorités d’Isfahan s’efforceront de limiter leurs déplacements et ils seront constamment surveillés. Si certains personnages appartiennent à la Ligue marchande, l’accueil sera moins encadré au moins pour eux. Par infiltration ou en faussant compagnie à leurs chaperons, les personnages pourront néanmoins découvrir le pot-aux-roses voire même participer aux opérations sous-marines. La Ligue est en effet à la recherche d’ouvriers spécialisés pour collecter des objets dans les ruines de Bachchar. Des rumeurs courent en ville, mais comme les clauses de confidentialité des intervenants prévoient l’exécution pour la divulgation de la découverte de la cité de la seconde république, ces rumeurs sont plutôt extravagantes : découverte d’une relique, bancs de poisson miraculeux, mine, etc… Les découvertes sont stockées dans des hangars bien gardés dans la zone portuaire et revendues à différentes branches de la ligue marchande. Il est possible de croiser des représentants de celles-ci dans les meilleures auberges et lieux de plaisir de la ville et de les faire parler d’une manière ou d’une autre. Cet épisode doit mettre dans les mains des personnages une bien étrange relique du passé : voir « la clé de saut ».
Le cave se rebiffe : A un moment ou un autre, les personnages vont vouloir se séparer du baron Khemaïs al-Malik et des parasites qui vivent autour de lui. Ils pourront activer sa destitution soit par un vote du Parlement de la baronnie de Carissey, soit par une décision du suzerain de la baronnie : Boutheïna al-Malik. Même s'ils le laissent en place, ils finiront par lui déplaire car ils empiètent sur son pouvoir d'organiser des fêtes, de belles messes et des réceptions. Le baron charge l'un de ses sous-fifres d'ôter la vie de ces cuistres et manants. Les nobles du gouvernement bien qu'incompétents pour diriger ont tous reçu une éducation typique des nobles. Ils ont donc tous une compétence en escrime et en tir non négligeable. Ils sont cons mais pas suicidaires : ils tenteront de se séparer des personnages pendant leur sommeil. A noter qu'ils éviteront de tuer des prêtres et préféreront les bloquer dans leur chambre. Au-delà du risque pour les personnages, la gestion des conséquences de ces tentatives d'assassinat ne sera pas non plus de tout repos. Le baron refusera de reconnaître tout implication et si les personnages ont fait des prisonniers, Khemaïs s'empressera de les gracier.
A l'aide d'un inquisiteur : une autre possibilité d'événement est en lien avec l'inquisiteur Vertsaule. S'ils ont noué de bons contacts avec lui, celui-ci enverra un messager pour demander leur aide. Il a découvert de vrais signes d'activités antinomiques et il se heurte à la mauvaise volonté du baron Omar (et pour cause!).
L’arrivée de Boutheïna : Boutheïna est envoyée en tournée d'inspection de ses prétendants et arrivent à Carissey. Ce qu'elle ne sait pas, c'est un aller simple que lui ont prévu le Marquis Delram et sa femme. Ils ont pris la décision de faire un coup d'état et de destituer la Comtesse en devenir. Ils ont prévu de profiter de son absence de Perleria pour la déclarer inapte et prendre officiellement le pouvoir de Perleria. Ils vont suspendre toutes les communications aériennes entre leur continent et la baronnie de Carissey et obliger les différents nobliaux de Perleria à leur prêter allégeance. Ils voient leur geste comme une preuve de grande magnanimité : non seulement ils ne l'ont pas supprimer mais en plus ils lui laissent une riche et vaste baronnie.
La Clé de saut : Dans les ruines de Bachchar, sous les eaux de la mer de Tabaristan, repose les ruines d’un musée consacré à l’invasion ur-ukar. Le clou de l’exposition est un vaisseau ukar, il est rongé par la rouille mais sa clé de saut est intacte. Petit souci, cette clé de saut, relève d’une technologie quasiment oubliée de tous, celle des ur-ukar avant leur premier contact avec les humains. L’idée est qu’elle arrive en possession des personnages :
- Les personnages peuvent l’avoir trouvée eux-mêmes en faisant partie des équipes d’exploration
- Les personnages ont pu la voler dans le hangar où sont stockés les découvertes de Bachchar.
- Les autorités d’Isfahan peuvent leur avoir donner comme cadeau pour avoir résolu ou une crise ou pour les amadouer (ils ne savent pas quoi en faire)
- Elle a pu être volée par d’autres et se retrouver sur le marché noir
Développement et conclusion du tableau
La querelle de succession
Les personnages devraient se retrouver à épauler Boutheïna pour diriger une baronnie avec des revendications sur tout un continent. Ils devraient également disposer d’une étrange clés de saut. Parmi les actions à accomplir, ils peuvent se voir confier différentes tâches : solder le conflit avec Isfahan, réorganiser la baronnie, plaider la cause de Boutheïna auprès du dirigeant planétaire, libérer le général Lakhdar, jouer les guildes les unes contre les autres… Il y a plein de possibilités, y compris laisser tomber Boutheïna pour suivre la trace de la clé ou rejoindre l’un de ses adversaires, lui forcer la main pour qu’elle épouse l’un des personnages ou tout autre choix !
Tout le sel de cet acte et du tableau est à mon sens de confronter les personnages à un vrai choix. Boutheïna est certes légitime dans la succession mais elle est immature et pas très apte à diriger, on peut donc comprendre la position de Delram et Neyla, qui aurait pu aussi bien l’éliminer discrètement. Loyauté, intérêt, vision de la situation : de beaux débats en perspective dans le groupe !
Voici quelques possibilités de scènes. Elles prennent pour hypothèse que les personnages prennent le parti de Boutheïna al-Malik. Mais il est tout à fait possible de retourner les situations.
L’extraction du Général Lakhdar
Le général Lakhdar est non seulement un symbole, un héros de la guerre contre les Décados, mais il a l’adhésion des officiers de l’armée de Perleria. Il reste obstinément fidèle à Boutheïna et les négociations menées par le marquis Delram n’ont rien donné. Le couple se refuse néanmoins à faire appliquer à le faire condamner au bûcher par un tribunal inquisitorial. L’évêque Munus le fait réduire au servage et envoyer comme serf dans un monastère isolé des frères d’armes.
Le libérer en mode commando ne sera pas évident, les frères d’armes ne se laisseront pas faire. Avec des troupes plus conséquentes, ils se rendront mais c’est l’armée de Perleria qui interviendra. Il faudrait au préalable s’assurer de sa neutralité.
L’audience
La querelle de succession entre Boutheïna al-Malik et le marquis Delram ad-dob al-Malik arrive sur la table du dirigeant planétaire Yusef ibn Rahim al-Malik. Il n’est pas très intéressé par la querelle, Perleria étant non aligné dans le conflit qui l’oppose à une partie des al-Malik de la planète et moyennement important d’un point de vue économique. Il ne peut néanmoins rester sans réagir et offre une audience aux deux parties. Seuls les parties en présence (et éventuellement les nobles) sont autorisées à plaider.
Les personnages risquent de croiser Neyla Sawad dans les salons d’attente du palais planétaire. Une discussion animée risque de s’ensuivre, elle tentera de les convaincre de laisser tomber Boutheïna qui pour elle n’a ni les épaules ni la capacité à diriger le continent. Un bon moment de roleplay en perspective !
En tout cas, Yusef ibn Rahim al-Malik ne prendra pas tout de suite une décision le temps d’évaluer les soutiens de chacun et faire monter les enchères. Son aide ou sa décision ne seront pas gratuite.
Le conseil des officiers
Un officier proche du Général Lakhdar, le caporal Bassem Mortis, mène une conjuration d’officiers fidèles à Boutheïna, enfin surtout au Général Lakhdar. Il parvient à envoyer un messager à Perleria et propose à un ou plusieurs infiltrés de venir plaider la cause de Boutheïna devant les plus grands officiers de l’armée de Perleria. Parmi eux, plusieurs sont vendus aux recruteurs ou n’ont aucune envie de voir revenir le général. En revanche, ils ont tout intérêt à le voir partir à Perleria avec une partie des officiers, pour prendre leur place.
Des alliés sur le continent
Certains fiefs de Perleria n’appartiennent ni à un al-malik ni à l’église. Torenson et Juandastaas y ont le siège de leur famille, respectivement dirigée par Zachary Torenson et la Marquise Sabine Juandastaas. Selon leur attitude dans le scénario 2 « la chasse », ils auront pu s’attirer la sympathie de l’un ou de l’autre. Les deux sont assez mécontents du coup d’état du marquis Delram ad-dob al-Malik. Sire Zachary Torenson est extrêmement légitimiste et il voit d’un mauvais œil que lasuccession ne respecte pas les règles. Il s’en fera une raison s’il considère que Boutheïna n’a aucune chance de reprendre son fief et son titre. La marquise Sabine ne peut pas souffrir le marquis Delram suite à l’épisode de la chasse et sera trop heureuse d’aider, discrètement néanmoins, les soutiens de Boutheïna.
Recruteurs versus Auriges
Le conflit de succession entre le marquis Delram et la Comtesse Boutheïna n’est pas limité à la maison al-Malik. Deux factions de la ligue marchande se déchirent également dans l’histoire. Les Recruteurs prennent la place des Auriges pour les juteux contrats d’armement de l’armée de Perleria. Selon leur gestion du conflit entre Isfahan et Carissey et des offres qu’ils pourront faire aux Auriges d’Ost (et notamment Telmore Bajji), il leur est possible d’obtenir une aide précieuse de la guilde. Ost doit quitter le giron de la Ligue Marchande et le conglomérat industriel de Telmore Bajji cherche un nouveau lieu d’implantation, indépendant des familles nobles. En revanche, les Recruteurs ont également le bras long. En termes de rétorsion, ils peuvent mettre la tête des personnages à prix (ils éviteront néanmoins nobles, prêtres et guildiens hors aurige). Hommes libres et xénomorphes risquent d’être pourchassés par des chasseurs de prime à chacun de leur déplacement. Par ailleurs, Balkis es-selj peut se voir confier un nouveau contrat…
Autres alliés potentiels
Il existe beaucoup d’autres factions sur Criticorum qui pourront avoir intérêt à s’allier à l’un ou l’autre. Citons les Al-malik de Tabrast opposés au dirigeant planétaire et à la politique globale de la maison. Ils sont néanmoins englués dans des querelles internes qui font qu’ils sont des alliés peu fiables.
Les Decados également sont toujours prêts à semer la zizanie pour favoriser leurs intérêts et pourront fournir des amres ou des compétences spécialisées à l’une des parties.
Les ur-ukar du pôle et ceux du désert de Tabrast peuvent également constituer une force de frappe non négligeable. Ils ne sont cependant pas très accommodants et refuseront toute implication sans de sérieuses contreparties.
Les dangers extérieurs
Les principales menaces extérieures au conflit de succession qui pèseront sur les personnages seront d’une part le conflit avec la cité libre d’Isfahan et ses conséquences, s’il n’a pas été réglé précédemment et les activités démoniaques du baron Omar al-Malik. Ce dernier pourrait avoir l’intention d’ouvrir un portai pour les créatures du qlippoth pour détruire totalement les habitants du désert d’Ahmar (des u-ukar) et une bonne partie de la planète le cas échéant.
Epilogue de la querelle
Selon les actions des personnages, la querelle de succession peut se terminer de diverses façons. Elle peut se finir dans une grande bataille rangée où les forces de chacun des belligérants se déchirent dans une guerre fratricide. L’élimination d’un prétendant peut également être une solution. La trahison de Boutheïna al-Malik par les personnages la précipiterai tdans une position de faiblesse et les personnages pourraient en tirer de bons avantages rapidement : fief, charge, monopole… Les personnages peuvent également obliger le dirigeant planétaire à prendre position. Le marquis Delram ne s’opposera pas à sa décision, si on lui propose une porte de sortie honorable.