J'ai testé pour vous : Freaks' Squeele

Publié le par Arii Stef

Après un an d’arrêt, c’est le retour de la table non-euclidienne, une table mensuelle du club de Blagnac, qui s’attache à tester des jeux. Pour cette première séance de la saison 2019-2020, c’est Raiqua, un jeune MJ, qui nous propose le jeu « Freaks’ Squeele ».

Freaks’ Squeele, le jeu d’aventure, est un jeu édité par l’éditeur suisse 2D Sans face (Nobilis, Itras By, Tigres Volants). C’est une adaptation en jeu de rôle de la bande-dessinées « Freaks’ Squeele » de Florent Maudoux, parue chez Ankama.

Nous sommes 4 joueurs : 3 joueurs aguerris et grisonnants ne connaissant pas la BD et la compagne du MJ qui connaît l’univers et le jeu.

L’univers

Les personnages sont de jeunes gens entrant à l’université des super-héros : la FEAH. Le monde est une version fantaisiste de l’Europe actuelle et la FEAH est d’ailleurs située en Gaule à Avalyon. En sus des super-héros, le fantastique existe : on a pu côtoyer dans le scénario mort-vivant (mon personnage en était un) et gargouille.

Les personnages doivent se faire une place sur le campus, gagner des badges et emporter des défis tout en suivant les cours et obtenir leur année.

L’univers est à la fois délirant et humoristique, il mêle les codes des histoires de campus, du manga et des super-héros. Le « lore » comme disent les jeunes semble assez étoffé mais sur un one-shot, c’est toujours très difficile à juger (surtout quand on ne connaît pas la bédé).

Cool

C’est cool d’être un étudiant avec des pouvoirs dans un monde un peu délirant.

L’unité de lieu (le campus) et le système universitaire font un cadre délimité, propice à des campagnes marquées par l’écoulement des années d’étude. Harry Potter a montré que le concept fonctionne en fiction.

Moins cool

C’est en revanche toujours difficile de se situer dans ce type d’univers décalé : qu’est ce qui existe, qu’est ce qui n’existe pas, quels en sont les codes, comment mon personnage est sensé réagir ?

Toi qui connais bien le jeu : rencarde-moi !

Si le cadre d’un campus fonctionne en fiction, en est-il de même pour le jeu de rôle ? N’est-ce pas répétitif, limité ?

Le système

Nous avons pu tester la création de personnage. Elle commence par des tirages qui déterminent le passé du personnage : la nature, l’origine sociale et les circonstances de la découverte du pouvoir. Chacun de ces aspects dispose d’un score, utilisable dans des flashbacks.

Ensuite, le joueur procède à l’affectation de scores à des compétences très génériques et en faible nombre. A 1 compétence est affecté un score de +2, 2 de +1 et 1 de -1.

Le choix du pouvoir est bien sûr primordial. Chaque pouvoir est décliné en clés, des manifestations particulières du pouvoir, 1 à +2, 2 à +1 et 1 à -1.

Je me retrouve avec un jeune mort vivant (zombie), issu d’un milieu favorisé et ayant découvert son pouvoir de métamorphose par hasard. Je suis un bon communicant. Son nom de héros est Super Zombie.

Le système de résolution se base sur la Balance, une feuille A4 avec deux cercles et deux échelles. Chaque groupe d’adversaire met dans son côté de la balance le pouvoir / compétence correspondant à son action dans le conflit. Le MJ peut utiliser les faiblesses des PJs contre eux. Chaque partie peut utiliser des « squeeles », des points bonus accumulés au préalable, ou prendre des risques (et tirer un dé). Le vainqueur prend le contrôle et utilise le « budget », un capital de points, pour diminuer l’adversité ou récupérer (du squeele, de la santé…).

Si les PJs n’ont pas vaincu totalement l’adversité, leur victoire aura un coût (blessures notamment).

Cool

On se décarcasse de manière créative pour trouver comment utiliser ses meilleurs scores dans les situations de conflit.

La création de personnage est fun et rapide.

Le personnage peut mettre son passé dans la balance et il se lève alors pour raconter un flashback.

Moins cool

Le système de résolution demeure assez conceptuel. Il est difficile à expliquer et à saisir au début. Il semble difficilement applicable à toutes les situations. Notre MJ (et cela semble unanime sur le net) nous dit que le système est particulièrement mal expliqué dans les règles.

Un personnage ne peut agir qu’en utilisant le faible nombre de compétences, clés de pouvoir ou autres domaines ayant un score supérieur à 0. Vu l’adversité, c’est parfois uniquement ceux où le score est de +2!

Toi qui connais bien le jeu : rencarde-moi !

Le gros souci de notre expérience de jeu est que nous avons gagné toutes les initiatives et tous les conflits. Le système donne alors l’impression que l’adversité ne réagit pas, n’utilise pas ses pouvoirs… Est-ce toujours comme ça ? Est-ce juste lié à notre partie ?

Le système de la balance n’est-il pas répétitif ? Comme seuls les +2  ont un vrai poids, les joueurs n’utilisent ils pas toujours les mêmes capacités ?

Le scénario

Nos personnages arrivent à la rentrée de leur 1ère année sur le campus. Après une première embrouille avec des redoublants, arrive une fusillade dont les implications nous échappent à première vue. Des hommes vêtus de noir et armés de fusils à seringue hypodermique recherche la fille d’un parrain de la pègre étudiante en première année. C’est une vraie peste, nous sommes à deux doigts de la livrer aux assaillants.

On nous propose ensuite d’intégrer l’équipe qui organise un jeu se déroulant dans les souterrains et les bâtiments de la fac : une sorte de Fort Boyard ou de Dungeon Crawling au sein même de l’université. Nous sommes chargés de sécuriser le musée de paléontologie et ses souterrains. Comme nous finissons à l’avance, nous organisons une grosse fête dans les souterrains avant l’ouverture du jeu. Des intrus viennent essayer de casser le parcours, nous les repoussons, mais une team de la faculté tente de s’emparer d’objets du musée. Nous les attrapons et les intimidons pour qu’ils rendent leur larcin, mais ils ont malencontreusement réveillé une gargouille. Nous nous en faisons une pote et la convainquons de rester au musée.

Je trouve difficile de juger le scénario. Il s’agit d’une introduction au jeu et à une campagne. Des arcs narratifs sont débutés avec des enjeux minimaux pour les personnages au départ. On a l’impression que les péripéties sont là pour tester le système, découvrir l’univers de la FEAH mais surtout pour poser les bases de la campagne. Pour un one-shot, ça donne une impression de décousu ou d’inachevé.

Conclusion

Nous avons donc passé une bonne soirée en tant que joueurs. Le MJ avait l’air également satisfait de l’interaction. Personnellement, j’aime bien le système, pourtant tant décrié sur internet, il me fait penser un peu à celui de Mouseguard par son côté conceptuel et un peu stratégique. J’aime bien aussi le côté « fun » de l’univers. Mais à première vue, pour jouer en campagne, l’univers semble un peu trop délirant, décalé, « manga-esque » pour mon goût personnel. Il faudrait que je lise un ou deux tomes de la bédé pour me faire une idée mais à vue de nez, je pense que le Stef est trop vieux pour s’amuser longtemps dans un tel univers…

 

LE RETOUR D'UN JOUEUR DE LA TABLE (le système est bien mieux expliqué)

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