J'ai testé pour vous : Things from the Flood

Publié le par Arii Stef

Je suis maintenant assez aguerri dans l’utilisation du système de Tales from the Loop et de l’univers du Loop des îles Malar. En effet, je mène actuellement au club une campagne après avoir testé le jeu à maintes reprises. C’est donc en terrain connu que j’ai découvert Things from the Flood, la suite se déroulant au même endroit dans les années 90. Je vous laisse prendre connaissance de mon retour de lecture si vous ne savez pas de quoi parle le jeu. Restait à tester le jeu, cela a été chose faite récemment avec une table de 6 joueurs.

On commence par la création de personnage. Tout de suite, on est mis dans l’ambiance, on passe à quelque chose de plus sombre. Les « problèmes » des adolescents tabassent beaucoup plus que ceux des « enfants » de Tales from the Loop. Drogue, sexe, trahison font leur apparition. Les adolescents peuvent désormais mourir et ils n’ont pas de « Chance » pour rattraper les mauvais jets de dés.

La création de personnage est toujours aussi sympathique que dans Tales, elle permet de bien typer les personnages et de tisser des liens entre eux. On a eu par exemple le song writer de l’équipe qui se faisait écrire les chansons par une autre adolescente du groupe. Je trouvais cependant dans « Tales » que les exemples de relations n’étaient pas assez nombreux et pas suffisamment variés d’un archétype à l’autre, c’était encore plus marqué ici. J’avais des joueurs expérimentés et ils ont pu créer des relations sur le pouce mais c’eût été tellement mieux que le jeu en proposât un peu plus.

On a joué ensuite le premier scénario du livre de base « De Chair et d’Acier ». Les Ados découvrent le corps d’un camarade de classe et se rendent compte que des robots sont impliqués dans sa mort. L’enquête n’est pas complexe du tout, on reste sur le même principe d’alterner des scènes de vie quotidienne et des scènes en rapport avec le mystère sans s’attarder sur les transitions.  Néanmoins, les scènes ne sont pas forcément consécutives et 4 scènes c’est un peu long pour un one-shot. Résultat des courses, les joueurs sont passés à côté d’une scène intéressante et j’ai dû faire succéder les scènes à un rythme soutenu. Le corollaire en a été un manque de temps pour utiliser les liens et le matériau narratif créés pendant la création de personnage. Cela m’a laissé un goût d’insatisfaction mais tout ça est plus lié à ma maîtrise ce jour-là qu’au jeu en lui-même.

Que dire donc du jeu en lui-même ? Le jeu est quasiment identique à Tales from the Loop avec un petit décalage dans le temps, mêmes règles, même environnement, des personnages un tout petit peu plus âgés et pourtant l’ambiance n’est plus la même du tout. Finie l’innocence de l’enfance, finie la confiance béate vis-à-vis de la technologie, les problèmes personnels sont vraiment lourds et le monde part en sucette… Ce qui était doux-amer dans Tales devient de l’acide dans Things. A certains moments de la partie et pour la première fois depuis que je maîtrise, j’ai senti que la x-card serait peut-être nécessaire. Certains problèmes pouvaient tellement résonner avec notre vécu ou celui de nos enfants que cela pouvait devenir dérangeant. Ils peuvent être moins enfouis et plus à vif que les plaies de l’enfance.

L’autre ressort du jeu est la nostalgie ou la découverte d’une autre époque, celle des années 90. Cette partie l’a beaucoup moins déclenché que pour les années 80 dans les parties de Tales que j’ai pu faire. Il n’y a pourtant qu’un internet rudimentaire à l’époque, presque pas de téléphone portable, il y avait encore des modes marquantes que tout le monde connaissait (grunge, …). Alors est-ce un hasard si l’empreinte années 90 a peu surgi dans la partie ? Je ne sais pas mais peut-être que le contexte de Things diffère tellement plus de la réalité que dans Tales que l’effet joue moins.

Bon, vous l’aurez compris, je suis beaucoup moins emballé par Things from the Flood que par Tales from the Loop. Les circonstances de la partie, le rythme trop soutenu, le choix du scénario ont peut-être eu un rôle. Néanmoins, je trouve que l’équilibre est rompu, équilibre entre ombre et lumière, entre douce nostalgie et amertume, entre innocence de l’enfance et indifférence des adultes, entre découverte et danger de la technologie. Things from the flood nous plonge dans des histoires et un monde dominés par l’amertume, les difficultés et le désespoir. Je réessayerai, peut-être avec ma table. Mais mon mot de conclusion sera « pas besoin de ça en ce moment ! ».

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