Lectures printemps-été 2024
Voici un petit retour en vrac sur mes dernières lectures. Comme d’hab, c’est très hétéroclite : une biographie d’André Gide, un livre sur la civilisation byzantine, un Philip K. Dick, un vieux supplément Hawkmoon, de la BD, un recueil de nouvelles dans le Paris des Merveilles et Notre-Dame de Paris de Victor Hugo.
Pierre Lepape, Gide le Messager
Suite à la lecture des Nourritures Terrestres, j’ai lu une biographie de Gide qui traînait dans ma PAL depuis un moment. Quel étrange personnage : une personnalité très paradoxale et très contrastée. Né dans une famille protestante dévote (mais riche), biberonné à la religion, on imagine facilement que son homosexualté fut difficile à accepter. Il est resté toute sa vie tiraillé entre son éducation, sa respectabilité d’une part et ses envies, ses penchants, son goût de choquer d’autre part. S’il a toujours eu des goûts littéraires très affirmés, il a toujours conservé des opinions politiques contrastées qui le feront détester de tous et cela même quand il adhérera au Parti Communiste. « Voyage en URSS » sera le récit de son immense déception.
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Fondateur de la nrf et reconnu très tôt comme un grand styliste, il méprise lui-même le roman et attendra longtemps le succès public qu’il obtiendra justement par ses romans. Bien qu’homosexuel, il sera marié à sa cousine et fera un enfant à une autre femme.
J’ai vraiment apprécié ce livre qui nous fait entrer dans la complexité d’une vie, d’une personnalité et retrace un parcours étonnant, assez à contrecourant de son époque, tout en étant ballotté par elle.
J’adore la collection « Guides Belles Lettres des Civilisations ». J’ai toujours aimé l’histoire et notamment l’histoire antique et médiévale ancienne ainsi que l’histoire des peuples. Les ouvrages de cette collection présentent un vaste panorama sur différentes facettes de civilisations historiques. Les hasards de mes achats m’ont amené à lire le volume sur Byzance. C’est l’entièreté de la vie de l’empire romain d’Orient qui est abordée, de la fondation de Constantinople à la chute aux mains des Ottomans. C’est fascinant la perpétuation par cet empire de la culture et des institutions romaines (hellénisées et christianisées) ainsi que son lent déclin qui fut loin d’être régulier et uniforme. Vraiment passionnant !
J’avais acheté en bouquinerie différents romans de Philip K.Dick. J’ai lu récemment «Simulacres » et c’est maintenant au tour de « l’homme doré ». Première surprise, ce n’est pas un roman, c’est un recueil de nouvelles. Je suis assez déçu, l’homme doré est un prédateur ultime sans conscience qui rend folles les femmes, des hommes de l’avenir reviennent dans les années 50 pour enlever un écrivain de science-fiction pensant qu’ils sont prescients… Dick s’amuse, mais moi lecteur, je ne m’amuse que moyennement. Les clins d’œil et les sociétés dystopiques décrites me font sourire certes mais l’intérêt reste limité et je m’ennuie. A réserver aux fans ultimes…
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Je lis périodiquement des classiques, notamment d’auteurs que je n’ai jamais lus. C’était le cas de Victor Hugo. Je pensais néanmoins connaître l’histoire de Notre-Dame de Paris sans même avoir vu le dessins-animés de Disney ou la comédie musicale des années 90. J’avais tort.
D’abord un mot sur le style de Hugo. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. J’ai été surpris des très nombreuses digressions et des explications « historiques » ou « scientifiques ». Il s’amuse à montrer son érudition et sa connaissance du vocabulaire médiéval. Il parvient néanmoins à maintenir le fil de son récit et piquer l’intérêt du lecteur, en tout cas le mien.
On remarque aussi les arrière-pensées politiques : tout en professant son amour pour l’architecture médiévale, Hugo se moque de la justice de l’époque, des notables et même du roi. Le livre expose l’iniquité de l’époque et les progrès amenés par les changements de régimes.
Que dire de l’histoire en elle-même ? Je pensais qu’il s’agissait d’une belle histoire d’amour entre une bohémienne et un beau jeune homme avec au milieu un bossu au grand cœur. Pas du tout. Esmeralda est idiote. Le beau capitaine est juste un queutard. Quasimodo est vraiment stupide. Les personnages sont tous aveuglés par leur passion. La fin est très dure, rien à voir avec celle de Disney. J’ai beaucoup aimé.
Hawkmoon, Le Seigneur des Sans Masques, Olivier Durand et Olivier Saraja
Je poursuis la lecture de vieux suppléments des 1ère et 2ème éditions d’Hawkmoon. C’est autour de ce recueil de scénarios de 1997 par Olivier Durand et Olivier Saraja. Je pensais qu’il s’agissait d’une campagne. Que nenni : on y trouve quatre scénarios indépendants dont le dernier requiert des personnages granbretons. Les trois premiers scénarios sont assez fantastiques et relativement indépendants de la conquête granbretonne.
Dans la « Cité volante de Perth », les personnages pourront explorer une cité volante victime d’une étrange malédiction. C’est un étrange prisonnier amnésique hollandien qu’ils rencontreront dans « Un Eden en Dehors du Temps » en pleine occupation du pays. Ils devront empêcher les granbretons d’utiliser son invention, une sphère-monde que les seigneurs masqués comptent utiliser pour déplacer facilement leurs troupes. Ils y rencontreront un certain duc de Köln. Dans « Une Erreur de Jeunesse », un conflit ancien entre une secte de sorciers et un ordre de chevalerie renaît de ses cendres. Dans le dernier scénario, il s’agit pour des personnages granbretons d’infiltrer les Sans Masques pour déjouer un complot contre l’Empereur-Dieu. J’ai plutôt aimé ces scénarios dont les intrigues m’ont paru séduisante, recelant notamment des surprises dans les situations et les intrigues. J’ai moins aimé la rédaction, trop délayée, trop détaillée à mon goût. On trouve aussi quelques manœuvres scénaristiques datées (ah Orland Fank constamment sur les bottes des PJs dans un des scénarios). Les illustrations et la mise en page sont un peu d’un autre temps comme les adresses internet, ça fait partie du charme.
Pevel & Friends, Enquêteurs du Paris des Merveilles
Ce livre est une série de nouvelles écrites par différents auteurs dans le monde du Paris des Merveilles, créé par Pierre Pevel. J’ai un petit faible pour ce monde qui est un Paris de la Belle Epoque qui s’est retrouvé transformé par la révélation aux humains d’Ambremer, le royaume des Fées. Ce dernier est maintenant relié à Paris par le métropolitain. J’ai bien apprécié les 6 nouvelles. La première de Pevel est plus une introduction, un avant-goût sans réelle ambition. Les 5 autres écrites par 5 auteurs différents proposent des enquêtes savoureuses. De mon point de vue de rôlistes, elles introduisent également de nouvelles créatures et élargissent l’univers. A quand un jeu de rôle ?
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Comme je le disais dans un article précédemment, je recommence à acheter et lire des bandes-dessinées. De façon assez naturelle mais qui me déplaît, je m’oriente plutôt vers les séries que je lisais enfant et adolescent et les quelques séries que j’ai découvertes plus tard. J’ai donc récemment poursuivi ma lecture de la série Jérôme K. Jérôme Bloche, le jeune adulte un peu maladroit qui se lance dans le métier de détective privé. J’aime toujours autant ce personnage et les différents tomes de la série. J’apprécie particulièrement le décalage entre des enquêtes (intéressantes à suivre de surcroît) sur des thèmes difficiles où la violence des sentiments et de la société surgit dans l’intrigue et le côté naïf et bon enfant de Jérôme, de son comportement et de ses relations avec ses proches. Il est plaisant aussi de voir l’évolution de l’environnement de Jérôme (l’apparition des portables par exemple) sans que lui ne change. On aimerait qu’il en soit ainsi pour nous également. J’en suis au tome 23 à l’heure où j’écris ces lignes et j’espère bien la poursuivre.
Sinon, J’ai acheté et lu le volume 1 de l’intégrale des Petits Hommes de Seron. Il s’agit vraiment des débuts de la série. C’est encore assez maladroit. Le monde et les personnages manquent encore de consistance. Mais le piquant des situations est déjà là. Je vais continuer je pense…
J’ai repris Les Gouttes de Dieu que j’avais arrêté il y a quelques années au tome 38. Pas de surprise mais pour un amateur de vin comme moi, les histoires sont toujours un délice.
J’ai trouvé par hasard en bouquinerie le tome 1 de Yoko Tsuno dont je ne me souvenais de rien. C’est assez marrant, très typique de la façon de raconter des histoires des années 60-70 qui se prend au sérieux mais trop. Le dessin et la narration sont déjà maîtrisés dès les premiers albums. J’en ai lu 3 tomes.
Je poursuis ma lecture des albums de Cosey, notamment Jonathan. C’est un de mes auteurs préférés. Je retiens surtout Voyage en Italie qui est assez différent dans sa thématique des autres albums, ça se passe aux Etats-unis et en Italie mais certains thèmes restent présents : le destin, la difficulté du choix, la vie intime. L’histoire et les sentiments sont forts. C’est un double album qui m’a marqué.
Jeux de rôle
J’ai aussi lu beaucoup de jeu de rôle mais j’en parle par ailleurs. Il y eut notamment : Sapa Inca, Les Héritiers et son supplément Arcanes et Faux Semblants, Rétrofutur et les Lames du Cardinal (Les Règles).