Retour de lectures automne - hiver 2024 - 2025

Publié le par Arii Stef

Depuis mon dernier article sur mes lectures, j’ai bien sûr lu beaucoup de jeu de rôle (Maléfices 4ème édition, Enquêtes du Club Pythagore, NOC et son kit d’introduction, Les Lames du Cardinal (Univers et Règles), les suppléments pour Les Héritiers « Pékin à fée et à Sang » et « un livre pour les doctes », Fading Suns…). Mais j’ai également lu d’autres livres : romans, essais et autres. Voici un petit retour sur Trois Contes de Gustave Flaubert, La Place d’Annie Ernaux, Une histoire du Chat de Laurence Bobis, Les Disparus de Pukatapu de Patrice Guirao, Les nuits de la peur bleue d’Eric Fouassier, une biographie de Louis XIII par Christian Petitfils et de la bédé.

Trois Contes - Gustave Flaubert

Je lis périodiquement depuis quelques années des auteurs classiques d’œuvres que je n’ai jamais lues. Pour Flaubert, j’ai commencé l’Education Sentimentale. Depuis que je me suis mis à lire des Classiques, c’est une des premières fois que j’arrête la lecture (avec Jules Vallès) : je mourrais d’ennui. Les émois de ce jeune étudiant que Flaubert se complait à décrire pendant des pages au rythme d’une limace neurasthénique ne m’ont pas touché. J’ai opté pour quelque chose de plus court : trois contes. Ces trois nouvelles ont des thèmes très différents avec un contenu moral ou philosophique sur l’existence : la vie d’une domestique normande, un conte sur le destin d’un chasseur et un autre se déroulant en Judée. J’ai beaucoup aimé ces contes. Mais il y a toujours quelque chose qui m’exaspère dans le style de Flaubert que je n’ai pas réussi à identifier. Ce n’est pas un auteur que je revisiterai je pense.

Louis XIII – Jean - Christophe Petitfils

Si j’ai acheté ce livre chez un bouquiniste, c’est parce que Louis XIII est le roi de tous les romans de capes et d’épées : des Trois mousquetaires aux Lames du Cardinal. Je dois avouer que je connaissais mal les événements historiques de cette époque.

Avec cette biographie de Louis XIII, on plonge dans les événements de la vie du roi, mais également dans ceux de l’histoire du royaume de France. Cette plongée a été passionnante à plus d’un titre. A titre d’exemple, voici quelques événements que je retiens de ce règne et du livre. Tout d’abord, on dispose du journal de son médecin d’enfance qui a scrupuleusement noté tout ce qui concernait le jeune Louis, y compris la nature de ses selles, c’est un document incroyable qui permet de déceler les traits de personnalité du roi adulte. J’ai aussi été stupéfait de la nécessité qu’a eue Louis XIII de s’affirmer face à sa mère en réalisant quasiment un coup d’état pour prendre le pouvoir après sa majorité (en faisant assassiner le ministre de sa mère) puis en combattant les révoltes nobiliaires fomentées par sa mère qui ont donné lieu à des batailles sanglantes. Le célèbre duo empreint de rivalité qu’il formait avec Richelieu est dans ce livre décortiqué. L’image d’un roi falot sous la botte de son ministre est très largement nuancée par l’auteur. Le livre donne également des détails sur le « vrai » duc de Buckingham, un personnage extrêmement fantasque, et sur les allégations de batifolage avec Anne d’Autriche.

Le livre est un vrai pavé, certains passages étaient un mon goût un peu lents ou détaillés mais le livre reste passionnant pour tous ceux qui apprécient cette époque ou qui veulent se documenter. Pour les MJs des Lames du Cardinal ou d’autres jeux se déroulant à cette époque, ce livre constitue une vraie bible.

Une histoire du Chat - Laurence Bobis

J’avais acheté ce livre en brocante un peu au hasard. J’avais entendu que les chats domestiques étaient assez rares au moyen – âge et que leur mode s’est répandu avec les croisades. C’était une idée reçue, le chat est assez répandu dans nos contrées depuis l’Antiquité. J’ai appris quelques informations intéressantes sur cet animal dans le livre comme le commerce qui était fait de ses peaux. J’en ai aussi appris sur la bêtise humaine qui attribuait toute sorte de propriétés médicinales à certaines parties de son corps ou qui associait au chat des comportements types souvent contradictoires allant jusqu’à des compromissions avec le démon. Malgré ces points d’intérêt, je n’ai pas trouvé le livre très agréable à lire. Les passages sur l’utilisation du chat en médecine et sur les comportements qui lui étaient attribués étaient à mon goût fort longs. Mais c’est peut-être parce que je n’ai pas beaucoup de sympathie pour la bestiole.

Annie Ernaux – La Place

Je n’avais jamais lu cette autrice avant son prix Nobel et je pense même que je n’en avais jamais entendu parler. C’est donc presque vierge de tout à priori que j’ai entamé la lecture de ce roman. Le roman est autobiographique, il raconte son enfance mais il s’attache surtout à la description de la vie de son père, un petit commerçant normand.

Cette lecture m’a marqué, j’ai d’abord beaucoup aimé le style, très travaillé pour être simple et clair. Ensuite, Annie Ernaux nous parle d’un changement d’époque et pour elle d’un changement de classe sociale. Ce dernier point est apparemment un sujet récurrent de ses romans. Ce n’est pas le sujet qui m'a le plus touché mais c’est abordé simplement et sans pathos.

Annie Ernaux raconte la vie simple et les préoccupations de ses parents, leurs malheurs et bonheurs,  le décalage qui se crée progressivement avec eux. Elle parle aussi du décès de son père, à l’origine même du roman. Dans une écriture faussement simple, elle parvient à transmettre l’émotion et cette gêne que les différences sociales finissent par établir entre les individus.

Les Disparus de Pukatapu – Daniel Guirao

Il s’agit d’un roman policier prenant pour cadre la Polynésie Française. Il reprend les mêmes personnages que Le Bûcher de Mooréa : Lilith Tereia, photographe à la Dépêche de Tahiti et sa copine journaliste, Maema.

Elles enquêtent cette fois dans un atoll perdu des Tuamotu, ne comportant que quelques dizaines d’habitants. Elles tombent sur des restes humains puis des meurtres ont lieu alors qu’il devient impossible de contacter l’extérieur.

Le roman est comme le précédent très plaisant dans son intrigue et par le métier de l’auteur. Attention néanmoins, le roman lorgne du côté du fantastique. Je ne m’y attendais pas trop. Cela pourrait dérouter des lecteurs du premier roman de la série qui en était dépourvu.

Bureau des Affaires Occultes – Les nuits de la peur bleue – Eric Fouassier

On m’a offert ce roman policier historique. Il met en scène Valentin Verne, inspecteur du Bureau des affaires occultes, un petit service un peu spécial à la Préfecture de Police de Paris dans les années 1830. Je n’avais pas fait attention mais il s’agit du tome 3 d’une série.

Dans un Paris où l’arrivée au pouvoir de Louis-Philippe ne contente pas tout le monde, une épidémie de choléra sévit. Des malades en phase terminale sont assassinés et affreusement mutilés. Ce sont ensuite des scientifiques chargés de juguler cette épidémie qui sont pris pour cible.

Les intrigues liées aux personnages principaux se superposent à l’enquête et le contexte socio-historique de l’époque n’est pas oublié entre académies des sciences, apparitions de personnes célèbres, différences de classe et Paris populaire. L’intrigue a piqué ma curiosité, les personnages sont intéressants, le roman est agréable à lire. Néanmoins, pour une raison que j’ai du mal à définir, le roman me laisse un peu sur ma faim et me laisse un petit goût de « il manque un ingrédient pour ce que ce soit vraiment réussi ». C’est peut-être simplement l’époque qui ne me passionne pas. Je ne pense pas que je lirai d’autres tomes.  

Bédé

J’ai lu également pas mal de bédés : je continue la série Jonathan de Cosey avec les albums « récents » (j’ai trouvé les premiers albums de cette reprise pas excellents, j’ai beaucoup aimé dès que Jonathan quitte le Tibet et la Chine), la suite de la série Changelin (toujours décousue et inégale à mon goût, encore un album à lire), Moi Fadi frère volé de Riad Sattouf (je m’attendais à me lasser de ses histoires de famille mais encore une fois j’ai été très touché par cette histoire), du Elfquest (intégrale volume II pas finie), le dernier Lucky Luke (ce n’est pas nul mais ce n’est pas top non plus, je suis de plus en plus circonspect sur l’intérêt de poursuivre ces séries patrimoniales) et un vieux Cossu « Histoires Alarmantes », très sympathiques suites d’histoires courtes fantastiques.

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
Concernant Louis XIII et sa mère, c'est une vraie source de complots en tous genres exploitables pour tout jeu historique de cape et d'épée.<br /> J'ai toujours une trame pour jouer dans ce cadre et que j'étoffe petit à petit, motorisé par Noblesse Oblige
Répondre