Episode 3 : Bad trip et querelles intestines

Publié le par Arii Stef

La suite de Sable Rouge racontée par Thibaut

 

Participèrent à l’aventure :

Aazim : Pygmachine ingénieur. Trapu et lourd, il aime par-dessus tout le ronronnement d’une belle mécanique bien huilée. Il déteste l’encre presqu’autant qu’il hait les Silicates.

Karag "N’a qu’un oeil"/ "Oh Mer…" : Mercenaire Furien qui a du combattre pour les Silicates contre son gré, il a enfin reconquit sa liberté. Désormais il la défend avec acharnement à grand coup de hache à deux mains.

Joloh : Ce Bleek à la peau pâle manie son lapideur avec une adresse quasi surnaturelle. Naturellement nomade, il a du mal à trop tenir en place.

Mobius "eul’Domeinek" : Ce Silicate décharné est un scieur d’os discret et compétant. Il dispose aussi de capacités incroyables quand il s’agit d’éviter les emmerdes, mentant plus facilement qu’il ne respire avec un aplomb déconcertant.

"Journal de Mobius Kirinus, jour indéterminé, Colonie de Boklan.
"L’ambiance n’est pas vraiment au beau fixe à Boklan, non seulement il y a toujours un cruel manque d’eau mais les tensions se font de plus en plus fortes entre les partisans de Scarface et ceux de Lojo qui ne croient pas à la trahison de Nosense.
Bon, je ne sais pas ce qui leur faut à ces primitifs, mais apparemment se foutre sur la tronche un bon moment et ramasser les survivants est l’option qui a le plus de partisans des deux côtés.
Personnellement je m’en fiche, je pense que planqué dans mon trou, avec de l’encre et des cliqueteurs chargés, je n’aurais pas trop de problèmes. Les autres vertèbres de fer pensent comme moi.

Un autre problème est survenu, Saranda, notre moloki attitrée est enceinte, ce qui l’oblige à se démettre de ses obligations et à lui trouver un remplaçant. Personne ne se proposant, je me suis porté volontaire (on ne peut pas laisser la gestion de l’Encre à une bande de grouillots non silicate et non maadim). Bien entendu, la haine contre mon espèce a joué en ma défaveur, ce que j’avais parfaitement prévu et en absence de remplaçant qualifié, Saranda conserve son poste. C’est parfait, ainsi personne n’aura encore plus d’envies de meurtres à mon encontre.
Le problème de l’eau reste entier, ainsi, afin de calmer les esprits, Scarface a décidé d’envoyer une nouvelle expédition à la recherche d’eau. Devinez qui c’est qui s’y colle ? Au moins avec Aazim nous sommes d’accord, le camp de base des esclavagistes que nous avons dérouillé doit mener à Chasma et là, il y a de fortes chances que nous trouvions de l’eau, beaucoup d’eau. Bien sûr les tensions du village font que Scarface nous adjoint Conrad (encore un malade mental passablement dérangé dans le groupe) et un troupeau de bleek horticulteurs sans aucune expérience, ce qui me fera six beaux boucliers vivants en plus.

Le voyage se passa sans encombre. L’ascenceur que j’avais découvert plus tôt menait bel et bien à Chasma et c’est le coeur léger que je retrouvais les profondeurs familières. Le meilleurs là dedans, encore plus beau que la crypto-radio, ce fut la découverte de l’usine à cigare… ça manquait tellement ! Aazim et moi, bientôt imités par les bleeks, nous chargèrent à ras bord de cigare. Le pygmachine et moi ne parvenons pas à résister à la tentation d’en allumer un, nous liant par une certaine complicité aussi fugace que plaisante.
Bien sûr, nous avons trouvé autre chose, dont une locomotive pour nous enfoncer dans les entrailles de Chasma et une énorme citerne d’eau, malheureusement non alimentée depuis longtemps.
Après un trajet en train qui ravi Aazim, nous sommes tombés sur un centre de vie silicate qui n’était pas désert mais remplit de soldats ! Enfin la civilisation, home sweet home. Cependant la plupart agissaient par pur automatisme, totalement shootés à l’encre, la plupart du centre de commandement étant en ruine. Mes compagnons ne s’en rendirent pas compte et furent très impressionnés. Me faisant porte parole du groupe j’appris que les silicates ici formaient un noyau de résistance mais hélas, ils n’avaient pas le moindre sens des réalités. Nous fûmes quand même fortement équipés (sauf moi, qui résistais à l’encre) et nous fîmes demi-tour. Cependant le chemin de fer traversait une énorme zone de rouille active et nous ne souhaitions pas prendre de risques. Ainsi nous rebroussâmes chemins et nous rentrâmes à Boklan, chargés de toute l’eau et de tous les cigares que nous pouvions porter. Le groupe décida de bien mémoriser l’endroit, histoire d’avoir une base pour retraite en cas de pétage de boulon à la colonie.
L’arrivée de l’eau calma les esprits de tout le monde (pour un moment du moins les tensions étaient apaisées. C’est le moment que choisirent les bleeks venus des kalijunas pour entamer des relations diplomatiques avec nous et nous inviter à la chasse aux pyrodactiles. Comme ces gars révèrent les vertèbres de fers, nous avons accepté avec enthousiasme.

Sur place, nous fûmes reçus comme des rois avec un sacré banquet. Le soir nous avons décidé d’explorer le village. Tout de suite, pas mal de choses nous parurent louches, comme les habitants contrefaits, la vénération « des dieux » et d’autres comportements bien étranges. Je ne fus pas long à découvrir que ces fous buvaient de la rouille comme du petit lait et mes compagnons apprirent bien vite que les dieux étaient des pilleurs de corps et qu’ils avaient en fait besoin de nous pour aller collecter rouille et larve dans leurs antres.
Nous décidâmes de fuir le plus vite possible, mais nous ne connaissions pas le terrain et la nuit au froid mortel n’allait pas tarder à tomber avec un couvre feu imposé dans le village. Je pris donc sur moi d’utiliser l’encre pour retourner illico à Boklan. Mais au moment de lancer le protocole, je l’infléchis juste un peu pour emporter mes compagnons avec moi.
Qu’est ce qui m’a pris ? étais-je devenu fou ? révéler ainsi mon secret à des primitifs qui auraient une nouvelle raison de me haïr (alors qu’il ne leur en faut même pas habituellement). J’éludais la question, et grâce à la complicité de la Hyène, nous pûmes rester cacher une journée, le temps de faire théoriquement l’aller retour. Nous fîmes un compte-rendu à Scarface comme quoi ces types étaient des fous dangereux et corrompus et pour une fois il nous crut sans sourciller. Personne ne l’a encore prévenu pour mes capacités de Fakir, mais puis-je faire réellement confiance à ces gens ? je ne sais pas, comme je ne sais toujours pas ce qui m’a pris. Pour le moment j’ai des cigares, de l’encre et mes cliqueteurs, je reste en alerte, prêt à disparaître au moindre signe suspect."

Publié dans Sable Rouge

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