J'ai lu : Teocali
Une de mes dernières lectures Jeu de Rôles est Teocali, un jeu de rôle français de l'éditeur Footbridge (la Bible du Meneur de jeu et "prochainement" Légendes de la Garde vf). L’action se situe sur une île – une très grande l’île (500 x 800 km de mémoire) - avec une culture très fortement inspirée des civilisations précolombiennes (aztèques / mayas / incas), confrontée à l’arrivée de conquistadores. A priori, je n’étais pas forcément convaincu par l’approche « c’est historique mais dans un monde imaginaire » et « inspiration mêlant différentes civilisations amérindiennes » mais je dois avouer que le contexte est intéressant et dépaysant.
L’île est un monde en soi, ceint par une brume « magique » et les conquistadores sont vraiment des espagnols qui se sont perdus dans l’Atlantique. On pense au mythe d’Eldorado, surtout que l’or est abondant sur l’île. Les personnages sont des êtres à part, disposant de pouvoirs magiques, les « grâces », et appartenant à l’une des 8 tribus, des confréries affiliées aux 8 dieux principaux (les teotl). Bien sûr la magie existe et les mythes sont (presque) des vérités. Les statues en or qui parsèment l’île ont pour vertu d’aspirer l’âme des morts et au-delà des massacres commis, la soif d’or des conquistadores est catastrophique car elle libère des milliers d’âmes furieuses d’avoir été dérangées et elles hantent les rêves des dormeurs les menant doucement vers la folie.
Autre originalité du jeu, les personnages sont astreints à des « tabous », des lois imposés par les dieux dont le respect est strict. L’interdiction de tuer un être humain et le respect de l’autorité seront sans doute les plus difficiles à respecter pour les personnages, surtout que le dirigeant de l’île a décrété que les envahisseurs étaient des humains. Première réaction : des personnages de Jdr qui n’ont pas le droit de tuer : de qui se moque-t-on ? Deuxième réaction : un monde de gentils sauvages qui ne feraient pas de mal à une mouche contre des méchants blancs qui tuent tout le monde et violent les femmes, un peu caricatural non ? Après réflexion, cette interdiction contrebalance le fait que pour les personnages, la magie fonctionne et pas pour les « pauvres » conquistadores qui n’ont « que » leurs armes à feu et leurs chevaux. Ensuite, le monde de Teocali n’est pas tout rose : dictateur immortel, contrôle social fort, existence de conflits internes et de rebelles, etc… En tout cas, c’est riche et intéressant.
Je parlerai peu du système, j'ai toujours du mal à me faire une idée avant utilisation… mais ça a l'air simple. On jette autant de dé que la somme d'un inné (à la fois carac' et jauges) et d'un acquis (compétences). Les résultats pairs constituent des réussites et il faut avoir au moins autant de réussites que la difficulté fixé. A noter que les PNJs ne lancent pas de dés et que le système de magie (les Grâces) combine un cadre assez réglé (portée, cible, points dépensés, ...) et des effets laissant libre cours à l'interprétation... Je ferai un retour plus complet après avoir testé, peut-être lors d'une des futures soirées one-shot du club.
Pour aller plus loin : le site du jeu, le site des auteurs et l'émission de la cellule consacrée à Teocali (avec les auteurs)